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Critiques ouvertes contre les militaires au Niger

Mahamadou Abdoulkarim
17 mai 2024

Les organisations de travailleurs et les partis demandent la levée de la suspension de leurs activités en place depuis le coup d'Etat.

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Des personnes devant le siège de confédération démocratique des travailleurs du Niger en 2015
Image : Boureima Hama/AFP/Getty Images

"Cela a assez duré", insiste le secrétaire général de la confédération démocratique des travailleurs du Niger, Djibrilla Idrissa. Après la fête du travail en début de mois, l'une des principales centrales syndicales du Niger demande aux militaires au pouvoir de lever la suspension des activités des partis politiques. Celle-ci avait été décrétée au lendemain du coup d'Etat du 26 juillet 2023 par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, organe militaire au pouvoir.

Les sièges des partis politiques ont depuis été désertés, les responsables syndicaux restent muets, ils n'osent plus parler, même dans des situations où ce serait leur rôle. "Il faut permettre aux citoyens de se prononcer", insiste Djibrilla Idrissa. Il évoque l'agenda de transition sur lequel devraient pouvoir s'exprimer ses concitoyens. "Nous l'avions déjà dit au niveau de notre confédération : il est important de dire aux Nigériens comment le CNSP compte diriger cette transition, parce que c'est eux qui disent que c'est une transition."

"Le bateau du CNSP coûle"

Les responsables politiques demandent aussi désormais davantage de liberté. Au sein de partis on raconte les contacts coupés avec les militants, l'absence de dialogue et d'échanges avec les militaires au pouvoir sur la marche du pays. Le Niger est un pays où "tout est bloqué" et les syndicats ont donc raison, estimait ce jeudi 17 mai, sur la DW, Itinicar Alhassane, président du parti nigérien pour la paix et le développement, qui était dans la majorité avant le coup d'Etat. "La CDTN a réagi au bon moment car le pays est à terre, rien ne marche, rien ne va". Et de dénoncer "le bateau du CNSP en train de couler". "Donc je pense que le CNSP doit écouter la CDTN dans l'intérêt supérieur de notre pays".

"Il est grand temps que l'ensemble des fils de la nation soient associés ou impliqués dans la gestion des affaires publiques et dans la question même des grandes orientations devant permettre à cette transition-là de faire un travail qui ne va pas vraiment nous ramener à la case de départ", estime lui Kané Kadaouré Habibou, président de la Synergie des Démocrates pour la République, autre acteur politique de l'ex-opposition.

Pour l'heure seule les organisations de la société civile créées au lendemain du coup d'Etat sous le label de soutien CNSP peuvent donner de la voix au gré de leurs intérêts.